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Audioguide

Tout commence à la Chapelle. C’est sur les vestiges de l’hôpital médiéval que l’édifice a été construit. Et c’est ici que la Grande visite débute et que plus de 30 000 enfants sont nés. Pendant une vingtaine de minutes, remontez le temps, admirez la façade et son style néo-classique, observez les fenêtres, les colonnes et le Dôme, explorez les cours… Entrez dans les coulisses de ce joyau de l’architecture

Introduction

XII

siècle

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Cours / Introduction

Vous êtes sur le point de visiter l’un des plus grands et des plus beaux Hôtel-Dieu d’Europe, classé monument historique depuis 2011.

Un lieu où depuis le moyen-âge, les plus pauvres, les plus fragiles et les plus malades étaient accueillis et soignés gratuitement parce que Dieu se reconnaissait en eux. D’où son nom de maison de Dieu.

Vous pouvez visiter ce patrimoine exceptionnel dans l’ordre que vous voulez. Nous vous conseillons cependant de le faire par ordre chronologique, en commençant par la partie la plus ancienne c’est à dire la Chapelle, la cour du Cloître et la cour St Louis, puis les 3 cours du XVIIIème et enfin la Cour du Midi pour le XIXème.

Chapelle

XVII

siècle

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Cours / Chapelle

Située à l’emplacement de l’ancien hôpital médiéval, cette Chapelle fait partie du premier Hôtel-Dieu, commandité au XVIIème siècle par deux de ses recteurs d’origine italienne : César Laure et Antoine Mey. Un ensemble monumental qui comprend un hôpital de 4 branches formant une croix, un Dôme au centre dont vous pouvez distinguer le sommet derrière le portail de l’hôpital, et une grande église. Conforme aux principes du concile de Trente, cette Chapelle s’inspire de l’église du Gesù à Rome, comme beaucoup d’églises à l’époque en Italie, mais   aussi en France ou en Espagne. Nous sommes alors en pleine contre-réforme et   l’architecture, comme les autres arts, doit servir la reconquête spirituelle   contre le protestantisme. Aussi, les églises baroques catholiques affirment-elles la puissance de l’Église tout en se rapprochant des fidèles, avec une façade imposante comme celle que vous avez sous les yeux, un plan en croix latine, une nef à   vaisseau unique pour que l’on puisse voir et entendre les offices, une   coupole et de grandes ouvertures pour faire entrer la lumière. Les travaux de la Chapelle démarrent en 1637, une fois l’hôpital achevé. Ils   vont durer plus de 10 ans, notamment à cause de la peste qui frappe l’architecte sculpteur Guillaume Ducellet en 1639. Si l’église peut   finalement être consacrée en 1645, sa façade ne sera finie qu’un an plus   tard, d’après le dessin d’un autre architecte, Pierre Le Muet. Observez ces détails attentivement : avez-vous remarqué ces grandes   sculptures en haut-relief ? Ces grappes de fruits et légumes accrochées à la   gueule d’un mufle de part et d’autre des colonnes ? Ces têtes grotesques au-dessus des chapiteaux ? Ces guirlandes de feuilles de chêne ? Une façon pour les recteurs d’affirmer à la fois leur pouvoir séculier et leur goût pour ces ornements. Rattachée à l’Hôtel-Dieu, cette Chapelle restera longtemps un lieu de   célébration et de prière, notamment pour les sœurs hospitalières. Plus de 30 000 enfants nés à l’Hôtel-Dieu y ont été baptisés après la seconde guerre   mondiale, dont certains ont même été présentés à Noël au sein d’une crèche vivante.  

Cour du Cloître

XVII

siècle

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Cours / Cour du Cloître

La Cour du Cloître est la plus authentique et la plus ancienne du Grand   Hôtel-Dieu. Parce qu’on peut y admirer aujourd’hui l’hôpital du XVIIème   siècle, quasiment intact, mais aussi parce qu’on y trouve des vestiges de   celui du XVème et du XVIème siècle. C’est à cette époque-là que les consuls   de Lyon font construire, à côté du vieil hôpital délabré du XIIème siècle, un   établissement tout neuf. Son plan est simple, comme tous les hôpitaux médiévaux : une grande nef pour recevoir les malades, une église au bout et   un cimetière à côté.
La Cour dans laquelle vous êtes se trouve à l’emplacement même de ce vieux cimetière et l’actuelle Chapelle baroque à la place de la salle des malades.   On en devine encore un des murs, juste au-dessus du mur Sud du Cloître.   
Installez-vous au milieu du jardin et tendez l’oreille. Vous êtes au cœur de la ville et pourtant ici tout n’est que silence. Le lieu est empreint de   sérénité, à l’image de ces murs vieux de presque 400 ans. Tous ce que vous   voyez autour de vous date en effet du XVIIème : le Dôme, comme les arcades et   les bâtiments qui entourent le Cloître. Cet ensemble a été édifié en 1637 par   les recteurs de l’Hôtel-Dieu. Choisis tous les 2 ans parmi les notables de la   ville, ils ont administré l’hôpital de la fin du XVIème siècle jusqu’a la   révolution. La salle du Conseil d’Administration dans laquelle ils se   réunissaient 2 fois par semaine se trouvait au rez-de-chaussée de cette Cour,   les salles de malades au 1er et les greniers à blé au-dessus.
Pour construire leur nouvel hôpital, les recteurs ont choisi un plan en croix, dit des « quatre rangs », avec 4 bâtiments reliés par un Dôme que vous   apercevez en levant les yeux. Inspiré de l’Ospedale Maggiore de Milan, ce   plan répond aux dernières avancées de la médecine en matière de contagion. Les hommes y sont séparés des femmes et les contagieux des convalescents,   mais surtout le Dôme central sert de cheminée d’aération. Il aspire l’air   vicié des salles de malades pour le rejeter à l’extérieur. Mais il sert aussi   de Chapelle pour que tous les malades puissent assister à la messe sans   quitter leur lit. Car à l’époque, soigner l’âme était aussi important que   soigner le corps.
Observez maintenant les fenêtres de l’étage des malades. Elles démarrent à 2 mètres du sol car les lits étaient disposés juste en-dessous. On pouvait ainsi aérer les pièces sans importuner les patients.
A l’angle Sud-Ouest de la Cour se trouvait l’entrée principale de l’Hôtel-Dieu, utilisée du XVème au XVIIème siècle, puis au XXème. Une petite   coupole sculptée dans la pierre surmonte cette entrée. Ce chef d’œuvre du   XVIIème est l’œuvre de l’architecte Delamonce. Il offre une magnifique   perspective sur le Dôme des quatre rangs.
Avancez dans le Cloître pour   quitter les lieux et remarquez les marques de tacherons sous les arcades. Chaque tailleur inscrivait ainsi le nombre de pierre qu’il avait taillées dans la journée pour pouvoir être payé. Un peu plus loin, sur le mur de   droite, des plaques égrènent le nom des donateurs qui ont contribué au   fonctionnement des hôpitaux de Lyon, celui de la Charité comme l’Hôtel-Dieu.    

Cour saint Louis

XIX

siècle

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Cours / Cour Saint Louis

À cheval entre deux époques, cette Cour marque la transition entre l’hôpital du   XVIIème, et celui du XVIIIème siècle. Sur votre gauche, vous pouvez en effet voir les bras Est et Sud de l’hôpital en croix, dit des « quatre rangs ». Et   sur votre droite l’arrière de la grande façade construite par Soufflot. Comme vous pouvez le constater, les deux époques ne sont pas au même niveau. Lors des travaux d’agrandissement au XVIIIème siècle, le quai comme la façade de l’Hôtel-Dieu avait en effet été rehaussé pour éviter les inondations.
Jardin potager au XVIIème siècle, cette Cour a toujours été l’une des plus   végétalisées de l’hôpital. Une fontaine à balancier y a été installée en 1825. Une deuxième fontaine de ce type, beaucoup plus ancienne, est visible   dans la Cour Sainte Elisabeth.    

Cour Saint Henri

XVIII

siècle

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Cours / Cour Saint Henri

Au   pied du Grand Dôme, la Cour Saint Henri ou Cour d’honneur est sans aucun   doute celle qui porte la plus belle empreinte de Soufflot et la plus   gracieuse. Elle remonte au XVIIIème siècle, à l’époque du 2ème agrandissement   de l’Hôtel-Dieu. Les recteurs, alors en charge de l’hôpital, auraient bien   confié les travaux à leur architecte habituel Delamonce. Mais les consuls de   Lyon, qui avaient entamé un vaste plan d’urbanisme pour leur ville, voulaient   y intégrer le Grand Hôtel-Dieu pour que les voyageurs en gardent un souvenir   inoubliable. Arrivant à Lyon par l’unique pont de la Guillotière, l’hôpital   était en effet ce qu’ils voyaient en premier. Il fallait donc leur présenter   une belle façade, conçue par un architecte audacieux. C’est ainsi que Jacques   Germain Soufflot a été choisi. Il n’avait que 27 ans et venait tout droit de   Rome.
  Placez-vous au niveau des colonnes et embrassez la Cour du regard. C’est   d’après les plans de Soufflot qu’a été construite toute cette partie de   l’hôpital, c’est à dire le Grand Dôme qui se trouve face à vous et ses deux   ailes, de part et d’autre, le long des Cours Saint Louis et Sainte Marie à   gauche, Sainte Elisabeth et Saint Martin à droite. La façade qui borde cet   ensemble unique, sur près de 250m, le long du Rhône, est un chef d’œuvre de   l’architecture néo-classique. Elle est réglée sur le nombre d’or qui fixe,   depuis l’antiquité les proportions idéales, sources d’équilibre et de beauté.   C’est en passant sous le Grand Dôme, à travers le vestibule, que les visiteurs   de marque pénétraient dans l’enceinte de l’hôpital. N’hésitez pas à aller   admirer cette belle façade, après la fin de votre visite, depuis le Quai   Jules Courmont.
  Innovant sur le plan architectural, Soufflot reste fidèle à la tradition   quant au plan de l’hôpital. Avec un Dôme servant à la fois de Chapelle, pour   que les malades puissent suivre la messe depuis leur lit, et de cheminée   d’aération pour aspirer l’air contaminé par les malades. Faute de place, ces   derniers s’entassaient en effet jusqu’à 3 par lit dans une atmosphère   confinée à cause des courtines.
  À la fois lieu de soin et de prière, l’Hôtel-Dieu est constellé de   références religieuses comme en témoignent les vitraux à votre droite. Dans   cette aile se trouvait le réfectoire où les sœurs hospitalières, qui vivaient   24h sur 24 à l’hôpital, partageaient leur repas en silence, pendant que l’une   d’entre elles leur lisait la Bible. Attenantes au réfectoire, les anciennes   cuisines de l’hôpital se trouvaient juste derrière vous. Quant au péristyle,   il a été dessiné par Soufflot mais achevé au XIXème siècle.    

Cour Sainte Elisabeth

XVIII

siècle

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Cours / Cour Sainte Elisabeth

Située au cœur de l’hôpital du XVIIIème siècle, la Cour Sainte Elisabeth est la plus   petite du Grand Hôtel-Dieu. Quatre bâtiments identiques l’entouraient à   l’origine, dont l’un a été remplacé par un édifice contemporain. C’est à cet   endroit, au rez-de-chaussée, qu’étaient autrefois enfermés les aliénés, d’où   son nom de Loge des fous. Nous sommes en effet en pleine époque du « grand   enfermement » et ceux qu’on qualifiait de fous étaient alors mis sous les   verrous, dans chaque ville, à l’Hôpital Général. Un statut que les recteurs   du Grand Hôtel-Dieu réussissent à obtenir pour leur établissement, afin de   toucher des subsides.
Détruite en 1936, cet asile d’aliénés a d’abord été remplacé par une   chaufferie, qui a elle même été détruite en 1984, quand la municipalité a   raccordé l’hôpital au réseau de chauffage central. Avec l’édifice   contemporain, la Cour Sainte Elisabeth retrouve un peu de son apparence   d’antan, fermée sur 4 côtés.
Avant de poursuivre votre visite,   remarquez la très belle fontaine à balancier surmontée d’un toit. Son auge en   forme d’équerre a été taillée dans une seule pierre pour faire le tour du   pilier. Chaque Cour comportait autrefois ce genre de fontaine, car   l’Hôtel-Dieu était une vraie ville dans la ville avec des magasins   d’alimentation, des réserves de vins et de tissus, un service de lingerie,   etc. Une cité à part entière où les religieuses hospitalières vivaient 24h   sur 24, au service des malades, tout comme les médecins. Seuls les recteurs   vivaient à l’extérieur.     

Cour saint martin

XVIII

siècle

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Cours / Cours Saint Martin

Dernière Cour du XVIIIème siècle, la Cour Saint Martin abrite l’un des trésors de   l’Hôtel-Dieu : l’escalier d’honneur, sans doute dessiné par Soufflot lui-même. Si vous venez de la Cour Sainte Elisabeth, il se trouve juste après   le passage à gauche. Si vous venez de la Cour du Midi, il se trouve droit   devant vous, en face, dans l’angle droit. Observez les volées de marches et   la balustrade. Il s’agit d’un chef d’œuvre de pierre de taille et de   ferronnerie. Le seul grand escalier de l’Hôtel-Dieu, qui donnait accès aux chambres de malades, à l’étage de la grande façade.
Installez-vous au Sud de la Cour, près de la sortie. Si vous regardez vers   le Nord, vous pouvez admirer toutes les Cours du Grand Hôtel-Dieu en enfilade, sur près de 250m. Cet alignement parfait est l’œuvre de Soufflot. Il répond à la grande façade qui longe le Rhône, à l’extérieur.
Revenons maintenant aux arcades qui bordent cette Cour et qui permettaient   de transporter les malades d’un bâtiment à l’autre, à l’abri des intempéries. Elles sont faites en pierre de Villebois, un calcaire ultra résistant qui n’a pas bougé depuis 3 siècles. Les étages abritaient quant à eux les chambres,   systématiquement reportées en hauteur, à cause des crues. Il en va ainsi dans   tout l’hôpital : côté cour, les rez-de-chaussée étaient réservés aux services   et côté quai, aux boutiques.
Dans les années 1920, les Hospices Civils de Lyon ont dû, faute de place,   construire ici des baraquements pour abriter le service pédiatrique. Ce qui choquera beaucoup, d’autant que le trafic y était important. Les ambulances   entraient en effet à l’Hôtel-Dieu par la grande arche donnant sur le Rhône.
Cette Cour abritait autrefois la statue d’Amédée Bonnet, précurseur de la   chirurgie orthopédique au XIXème siècle. Elle est désormais visible dans la Cour qui porte son nom, à l’entrée principale de l’Hôtel-Dieu, rue Bellecordière.    

Cour du Midi

XIX

siècle

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Cours / Cour du Midi

Située à la pointe Sud du bâtiment, la Cour du Midi est la plus récente du Grand Hôtel-Dieu, elle a été construite à la fin du XIXème siècle par Paul Pascalon, le 2ème grand architecte des Hospices Civils de Lyon, après   Soufflot. Elle marque la 3ème grande phase d’agrandissement de l’hôpital,   après celle du XVIIIème et du XVIIème siècle.
Dirigez-vous vers la grande porte qui donne sur la Rue de la Barre et balayez la Cour du regard. Difficile d’imaginer que cet ensemble, aujourd’hui si élégant et si vivant, avec ses deux niveaux de boutiques et sa verrière, accueillait autrefois la morgue de l’hôpital. On y trouvait une chambre   funéraire, un hangar pour les corbillards et une écurie pour leurs chevaux,   ainsi qu’une salle de dissection, juste en face de vous. Pour s’y rendre, les   étudiants de la faculté de médecine, qui a occupé la partie droite de la Cour pendant 40 ans, n’avaient que quelques pas à faire. Les familles des défunts et les corbillards passaient, quant à eux, par l’aile gauche de la Cour, à l’endroit où s’élève aujourd’hui un édifice contemporain.
Comme ses prédécesseurs, Pascalon a voulu surmonter sa Cour d’un Dôme, qu’on distingue à travers la verrière. Mais contrairement aux deux autres Dômes de l’Hôtel-Dieu, le sien ne sert ni de cheminée d’aération ni de Chapelle. Il   marque son œuvre d’un sceau historique. Pour le construire, Pascalon a   d’ailleurs utilisé les matériaux les plus modernes de son temps, même si cela   ne se voit pas depuis l’extérieur. Pour sa charpente, il a en effet utilisé   du fer puddlé, comme la Tour Eiffel.
Avant de quitter la Cour du Midi, attardons-nous quelques instants sur sa partie contemporaine. Pour redonner au Grand Hôtel-Dieu son allure d’antan,   les architectes Didier Reppelin et Albert Constantin ont multiplié les clins   d’œil au passé. La magnifique verrière qui coiffe la Cour en témoigne. Elle rappelle celle du passage, autrefois situé à l’opposé du bâtiment. Un passage   datant du XIXème siècle qui abritait de nombreux bijoutiers mais qui a hélas été détruit depuis. L’autre élément contemporain de cette Cour est l’édifice   qui se trouve sur votre gauche et qui remplace l’ancienne entrée des   familles. Il a été construit dans le même style que tous les bâtiments neufs   de la façade arrière de l’Hôtel-Dieu. Des bâtiments qui viennent fermer les   Cours et redessiner la rue Bellecordière, comme elle l’était à l’origine.    

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